Egami . Mochizuki . Murakami

 

Maître Minoru MOCHIZUKI, inspirateur du Yoseikan Budo :

- 4e dan de Karaté
- 5e dan renshi de Judo
- 5e dan de Kendo
- 7e dan kyoshi de Iaïdo
- 8e dan kyoshi de Katori Shinto ryu
- 8e dan hanshi de Judo
- 10e dan d'Aïkido


Hiroo MOCHIZUKI, créateur du Yoseikan Budo :

- 3e dan de Judo
- 5e dan de Iaïdo
- 7e dan de Karatédo
- 8e dan d'Aïkido
- Ex conseiller Technique de l'Union Européenne de karaté
- Ex Directeur Technique à la F.F.J.D.A. pour l'Aïkido et le Karaté
... et enfin, créateur du Yoseikan Budo.


DU CLUB YOSEIKAN AU YOSEIKAN BUDO

Il serait pour moi inconcevable de retracer l'histoire du Yoseikan Budo sans évoquer la figure de mon père, Minoru MOCHIZUKI, sans qui cette discipline n'aurait jamais vu le jour.

Maître d'Arts Martiaux réputé, il fût formé par les plus grands : Maître MIFUNE, Maître TOKU Sambo, Maître UESHIBA dont il fût le premier assistant, etc.

Son travail et sa persévérance lui ont valu un prestigieux palmarès dont les principales références ont été énoncées précédemment.

Etant son premier fils, je fus initiè très jeune aux Arts Martiaux et bénéficiai, dès l'âge de 7 ans, des connaissances et de l'expérience de mon père.

C'est en 1934 que celui-ci prit la direction d'un club qu'il dénomma " CLUB YOSEIKAN ", de YO = éduquer - SEI = honnêteté - KAN = maison. Pour ma part, je commençai à l'âge de 16 ans à m"intéresser au karaté, discipline que ne pratiquait pas mon père à cette époque. Je pris donc des cours parallèlement à ceux de judo dispensés au lycée d'abord, à l'université ensuite. J'étudiai successivement le style shotokan sous la direction de Maître HYOGO, et le style wadoryu sous celle de Maître MICHIHARA Shinji. Ce Maître était adepte de la méthode libre, c'est-à-dire contre les discriminations de styles. En ce qui concerne l'Aikido, j'eus le privilège de recevoir directement l'enseignement de son créateur, Maître UESHIBA. Un peu plus tard, je m'initiai à la boxe anglaise pour laquelle m'entraîna l'ex-champion poids plume du Japon, Monsieur KUSHIDA. Puis j'approchai les techniques de boxe française sous la tutelle éclairée de Monsieur HAMEAU.

Pourvu de ce bagage, j'entrepris les recherches personnelles poursuivies jusqu'à ce jour, et cette base me servit à élaborer mes propres techniques.

Il en résulta une adaptation à la self-défense que je tentai de concevoir à la portée de tous. Dans un même temps, je m'appliquai à la rendre la plus équilibrée et la plus complète possible. En hommage à mon père, je l'appelai YOSEIKAN BUDO.


DE L'ORIGINE ET DU SENS DE LA NOTION DE BUDO

Si j'ai repris par ailleurs le terme de Budo, c'est qu'il est chargé d'un contenu philosophique correspondant à l'esprit que j'ai voulu insuffler au Yoseikan Budo.

En effet, ce concept inclut d'une part la notion d'expérience corporelle au moyen de techniques de combat - et d'autre part celle de recherche mentale tournée vers un objectif de paix. Car le Budo, selon la traduction littérale, est " l'art d'arrêter la lance ". Cette définition, paradoxale pour les noninitiés, se justifie cependant en tant qu'héritage de l'expérience de la guerre transmis par les Anciens.

Celui qui a connu la guerre recherche la paix, parce qu'il a compris dans son esprit et dans son corps l'inutilité et la misère de la guerre - et par conséquent la valeur de la paix. Pour les vainqueurs pas plus que pour les vaincus les gains ne compensent finalement les sacrifices consentis. Le bilan des pertes en vies humaines, du temps gâché, du malheur répandu, des drames provoqués, ce bilan - dans son irrémédiabilité - est là pour en témoigner. La question qui se posa alors fût la suivante : - Comment maintenir la paix puisqu'elle est une des conditions essentielles au bonheur humain ?

Les Maîtres-philosophes cherchèrent, dans cette optique, un moyen de dissuader les jeunes gens de rechercher la guerre et de manifester un esprit trop belliqueux. Néanmoins, ils n'ignoraient pas que l'enfant qui n'a jamais éprouvé la brûlure du feu ne comprend pas, ne croit pas au danger qu'il représente.

Ils instituèrent donc le budo en tant qu'expérience de combat. Attirant les jeunes par ce goût inné de l'action auquel ils offraient la possibilité de donner libre cours, ils purent prendre en main la formation de ceux-ci, tant sur le plan corporel que sur le plan spirituel. Ces adolescents et ces hommes, se mesurant entre eux, faisaient l'apprentissage de la douleur et découvraient simultanément leur vraie nature. Ils se trouvaient alors en mesure d'imaginer les conditions de la guerre et d'en appréhender les funestes conséquences. Ayant mis à jour les pulsions agressives latentes dans tout coeur humain, ils s'initiaient au contrôle, à la maîtrise de celles-ci et prenaient également conscience de leurs limites. Cette confrontation avec la réalité leur faisait pressentir la faiblesse de l'homme vis-à-vis de la nature, et dans un même temps la nécessité d'une cohésion entre les hommes, donc du respect d'autrui. En outre, grâce à leurs connaissances techniques du combat, ils étaient aptes à intervenir en cas de danger ou de conflit, non plus dans un but de réponse à l'agression, mais pour neutraliser celle-ci.

Cet art du combat était donc développé en tous points au service de la paix, et c'est ainsi que la définition de budo " art d'arrêter la lance " prend toute sa signification.

p. 11-12 suite


INTENTIONS DU YOSEIKAN BUDO - UTILISATION PHYSIQUE ET MENTALE DU PRINCIPE DE BASE

Pour considérer maintenant le point de vue physiologique, on notera que les mouvements du corps utilisés sollicitent de la colonne vertébrale une mobilité multidirectionnelle permettant de stimuler les nerfs - de corriger d'éventuels déplacements des vertèbres - et de recharger en énergie l'ensemble des organes. En outre, l'entraînement précédé d'un échauffement intelligemment conduit favorise l'acquisition d'endurance, de souplesse et de rapidité, tout en améliorant de façon sensible le sens de l'équilibre.

Enfin, en ce qui concerne l'aspect mental dans le cadre de l'entraînement du Yoseikan Budo, c'est l'esprit d'entr'aide que je pense souhaitable de valoriser en premier lieu. Celui-ci se trouve particulièrement mis en cause durant les randoris (combats libres). Ainsi, au lieu de faire se succéder une improvisation de techniques plus ou moins réussies et efficaces dans un confortable " chacun pour soi ", l'un des deux partenaires effectuera sur l'autre une technique d'attaque symbolisant une question. L'autre devra y répondre par la technique de défense ou de contre appropriée. Pour ce faire, l'attaquant devra lui laisser le délai nécessaire, sans penser à " marquer un point ".

Le randori est une forme d'entraînement intéressante car autorisant un travail en souplesse sans limitation de techniques, et développant simultanément le sens du combat. Bien entendu, c'est la répétition assidue des diverses techniques qui permettra à chacun des pratiquants d'éduquer ses réflexes et de réduire de plus en plus le temps de " réponse ".

Voici donc brièvement résumés l'esprit et la forme du Yoseikan Budo, que les pages suivantes vous permettront d'approcher d'une manière plus directe quant à la technique.

p. 16


Extraits de :
Le Yoseikan Budo, par Maître Hiroo Mochizuki et Gabriel Michaud, Editeur Sedirep.


retour sommaire